1 Expo sur 2 lieux : Zazou et Barons Perchés.
Vernissage aux Barons le 05/01 et à Zazou le 06/01.
Le graffeur The Blind est fondateur du collectif nantais 100 Pression et créateur du graffiti pour aveugles.
Le street artist The Blind s’intéresse ici aux invisibles. Migrants, SDF, crackheads… il a arpenté les rues avec le photographe Mathias Bones pour rendre visibles les oubliés, les méprisés, les numéros anonymes qui vivent sur les trottoirs. Les deux artistes en tirent une série saisissante, et glaçante.
« Dix-huit heures. La pluie et la nuit commencent à tomber. L’effet de la drogue aussi. Ses yeux s’ouvrent l’un après l’autre, comme deux stores qu’on force au pied de biche. Les cris des bus pilant au feu rouge, les gaz d’échappement, les costards en Segway, les couples qui s’engueulent pour savoir quel est le meilleur bò bún du XIIIe, les klaxons des gens pressés de rentrer rien foutre, les scooters qui démarrent en trombe… lui, c’est ça qu’il ne voit et n’entend plus. Chacun ses œillères. »
En 2004, après plusieurs années de graffiti vandale, The Blind décide de s’emparer l’écriture Braille pour lui donner une visibilité nouvelle. Avec les codes qui sont les siens, ceux des writers, associés à une personnalité engagée dans tous les sens du terme, il a fait voyager ses messages dans de nombreux pays du monde. L’interrogation et la curiosité en sont l’épicentre. Les comprendre nécessite des clés de lecture que voyants et non-voyants doivent s’échanger pour appréhender cet art en trois dimensions.
Chaque message est unique et ne prend tout son sens qu’en fonction du lieu dans lequel il s’inscrit. Seuls points communs : l’ironie et la provocation. Car en modifiant la forme originelle du Braille, en le sortant des boites de médicaments et des bibliothèques spécialisées, The Blind veut nous faire mettre le doigt non seulement sur des demi-sphères de plâtre mais aussi sur nos comportements parfois inappropriés face au handicap.
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