Après nous avoir fait languir près de 18 ans, le réalisateur Danny Boyle nous offre enfin un troisième volet à sa saga culte sur les « infectés » (ndlr : des zombies pierrepalmadisés) avec 28 ans plus tard. L’occasion de revenir sur cinq films qui nous donnent un aperçu de la fin des temps.
Culte :
la saga Mad Max (1979 – 2024)
Le héros de George Miller évolue sur une Terre désertique où la fin des hommes a laissé place à la folie furieuse, l’eau et l’essence étant au centre de tous les conflits. Ici, chacun des épisodes a son identité propre. Le premier est un film d’anticipation tragique, le second est un western jubilatoire, le troisième lorgne vers le film d’aventure familial et Fury Road est un épisode des Fous du volant sous amphétamines. À noter que le spin-off Furiosa (2024) marquera probablement la fin de cette épopée, la faute à un box-office catastrophique.
Désespéré :
La Route (2009)
Si la saison 2 de The Last of Us est pour vous le summum de ce que peut endurer un petit cœur tout mou, vous n’êtes pas prêt pour La Route… Adapté du roman de Cormac McCarthy, le film de John Hillcoat ne laisse place ni à une folie bariolée ni à une violence décomplexée, c’est simplement la fin. Dans ce monde en proie à une profonde mélancolie, un homme et son fils tentent désespérément de survivre. Un mix improbable entre Les sentiers de la perdition (2002) et Silent Hill (2006) qui appuie sans relâche là où ça fait mal.
Philosophie :
Les Fils de l’Homme (2006)
Adapté d’un roman de P.D. James empreint d’un fort mysticisme religieux, Les Fils de l’Homme nous présente une humanité devenue stérile, qui meurt à petit feu. La découverte d’une jeune femme enceinte apparaît alors comme un ultime espoir qu’il faudra protéger à tout prix, mais en sommes-nous dignes ? Alfonso Cuarón fait ici preuve d’une véritable maestria technique (un plan séquence rentrée dans l’Histoire) et propose une intrigue profondément ancrée dans le réel : le résultat n’en est que plus glaçant.
Plaisir coupable :
Waterworld (1995)
La fonte des glaces a recouvert la Terre sous l’eau et un Kevin Costner mutant prend sous son aile une petite fille pour partir en quête de la dernière île restante. Tordu ? Oui, mais aussi très divertissant ! Conçu comme un blockbuster, le film de Kevin Reynolds sera un calvaire à tourner (gros retards, météo changeante, mal de mer généralisé, grosse brouille entre les deux Kevin…). La critique n’y verra qu’une copie maritime de Mad Max et le public se laissera tenter par la forte concurrence de cette année-là (Braveheart, Se7en, GoldenEye…).
Sanguinolent :
28 jours plus tard (2002) et 28 semaines plus tard (2007)
On ne le répétera jamais assez : nous ne méritons pas Georgie Romero ! Marchant sur les pas du maître, Danny Boyle reprend son trick favori : utiliser l’épouvante pour parler de toute autre chose. Ici, la cellule familiale. Dans un premier volet, Cillian Murphy se crée une famille d’adoption avec d’autres survivants, dans le second, Robert Carlyle porte le poids d’avoir abandonné la mère de ses enfants à une fin certaine. En assistant à un drame d’ampleur mondiale à travers le regard d’un petit groupe, l’identification aux protagonistes survient instantanément.
28 ans plus tard, sortie le 18 juin 2025
AXEL KRIEF