Concerts, spectacles, festivals, cinéma… Que faire à Nantes (et autour) la semaine et le week-end du 24 au 30 octobre 2022 ?

Ex-White & Precipice : les ravins de la crèche

Double affiche abrasive au menu ! Tout d’abord, les locaux de l’étape, soit les séminaux Nantais de Precipice. On les avait découverts, pour leur premier concert, à la Lune Froide, en juillet dernier, avec les Australiens de Jackson Reid Briggs et Low Life. Le gang joue systématiquement dans le rouge, porté par des brûlots dépassant rarement la minute, le nez dans une urgence vivifiante, un rien psychotique et tout à fait hardcore/noise. Ensuite, les chevaliers teutoniques de Ex-white, dont le néo garage-punk parvient à marier assauts soniques, riffs accrocheurs et un sens mélodique qui impriment leurs titres illico dans votre cortex !
LIONEL DELAMOTTE
Café du Cinéma (Nantes – 44)

Qonicho D : sea, sax and sun

Avant Qonicho D, il y avait Qo- nicho Ah, un duo porté par la saxophoniste Morgane Carnet et la batteuse Blanche Lafuente alliant jazz alternatif et sonorités noise rock. Ces deux musiciennes décrivant leur musique comme « transe/vers/sale » se font les porte-paroles d’un jazz « pas poli » et improvisent sur scène des morceaux aux accents de punk instrumental. Après quelques années à fouler la scène, leur route croise celle de la bassiste Fanny Lasfargues. Leur rencontre ? Une évidence ! Elles forment Qonicho D, un trio de musiciennes à l’énergie débordante. À mi-chemin entre The Slits et Albert Aylber, rien que ça !
MARION MOUTON
Pannonica (Nantes – 44) avec Subutex
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Stereolab : seuls sur Marx

Trente années après sa formation, Stereolab est devenu ce que l’on nomme un groupe culte et surtout un groupe indéfectiblement influant et fertile par le biais duquel on peut juger les autres. Mené depuis toujours par le britannique Tim Gane et la française Lætitia Sadier, la formation londonienne a accouché d’une discographie pléthorique et kaléidoscopique. Stereolab a su faire la synthèse idoine entre krautrock, rétrofuturisme, néo-psychédélisme et orfèvrerie pop à la française. Éminemment politiques, ils ont parsemé leur production de grands clins d’œil d’obédience marxiste anti-stalinienne, sous l’influence de l’école Cornelius Castoriadis/Claude Lefort. Au sortir de dix années de silence discographique, avec l’indispensable compilation Electrically Possessed, le programme reste inchangé : Marx Attacks !
LIONEL DELAMOTTE
Lieu Unique (Nantes – 44) avec Lee Ranaldo et Nina Savary
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Miët : pas de pain, pas de gain

Miët, c’est le projet solo de la nantaise Suzy le Void. Sans chercher aucun mimétisme, l’artiste dark noise ressent avant tout un besoin irrépressible de faire de la musique, malgré une timidité maladive. Celle qui se proclame sans influence particulière se voit pourtant souvent comparée à l’icône 90’s PJ Harvey période Dry. Usant de son unique basse comme d’un instrument multifonction, et rarement comme d’une basse classique, Miët propose un dosage poétique de riffs âpres, de mélodies brumeuses et d’une voix tantôt féroce, tantôt aérienne à la Chelsea Wolfe magnifiée sur Ausländer, son dernier album sorti le mois dernier.
LOUISE PLESSIER
Stereolux (Nantes – 44) avec MadMadMad et Gus Englehorn
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Festival Les Nuits Courtes : préfou fighters

En se positionnant fin octobre, le festival de Fontenay-le-Comte nous offre une dernière petite sensation d’été. Cette année, la programmation ravira notamment les amateurs de chansons françaises (au sens large) avec le légendaire Hubert-Félix Thiéfaine, les tout aussi incontournables Têtes Raides, Cabadzi ou encore Cléa Vincent dans un registre un peu plus pop. Pour bouger la tête sur des sons plus électroniques, on comptera sur La Petite Fumée, Bagarre ou NTO. Le festival vendéen se tourne aussi vers le hip-hop avec les rappeurs Lujipeka et Gambi. Petite cerise sur le préfou, Les Nuits Courtes donne accès gratuitement à une partie de la programmation histoire de découvrir Ayélé ou Vicious Steel Fuel Band. S’il est vrai qu’en octobre les nuits sont courtes, elles seront au moins animées.
CRYSTAL LE GUELLEC
Espace René Cassin (Fontenay-le-Comte – 44) avec Odezenne, Lujipeka, Clea Vincent, Hubert-Félix Thiéfaine, Têtes Raides, Billx, Bagarre, Spider Zed… Toute la programmation du festival sur www.lesnuitscourtes.com
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Les 10 ans de Pypo : village Pypo(le)

Dix ans, ce n’est pas rien ! Pour vous donner une idée : en 2012, François Hollande et Barack Obama venaient d’être élus, le Costa Concordia coulait, Luka Rocco Magnotta découpait ses victimes et Montpellier était champion de France de Foot. Et surtout, Pypo se créait avec l’objectif de développer la carrière d’artistes émergents. Cette soirée fêtera donc cette longévité en mettant en lumière les talents d’aujourd’hui de l’écurie Pypo. Casaque marron : ce sera la folk intimiste de Geoffrey Le Goaziou. Casaque verte : Labotanique, dont la pop fera parler les plantes. Casaque blanche : le duo violoncelle-chant/beatmaker So Lune proposera un trip-hop-electro-pop. Casque rouge, enfin : Barcelona Gipsy Balkan et son nom à rallonge, mais tout à fait clair sur le style proposé, c’est-à-dire du black metal (on déconne, on parle de musique nomade, évidemment). Il ne restera plus qu’à souffler les bougies !
CRYSTAL LE GUELLEC
Stereolux (Nantes – 44) avec Geoffrey Le Goaziou, So Lune, Labotanique et Barcelona Gipsy Balkan Orchestra
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Les Utopiales : science-friction

Avec une liste d’invité·es qu’on pourrait presque mesurer en années-lumières, Les Utopiales ne nous permettent pas l’exhaustivité dans l’article qui va suivre. Marc-Antoine Mathieu (dessinateur de l’affiche) sera au centre d’une exposition sur son magnifique travail expérimental, réinventant la planche pour mettre des concepts en images. En sciences, le festival convie Céline Guivarch, co-autrice du 6è rapport du GIEC, Stéphane Charpier, découvreur de « l’onde de la réanimation » ou encore Nathalie Besson, membre de l’équipe de la mission spatiale LISA. En littérature, on salue la présence de Djèli Clark, auteur d’horreur fantasy aux multiples prix, celle de l’autrice-romancière-poète-essayiste (rien que ça !) Jo Walton et bien sûr celle d’Hervé Letellier, lauréat du prix Goncourt pour son roman L’Anomalie en 2020. Côté cinéma, les fans d’animés japonais se réjouiront de la présence du célèbre Rintarō. Avec une mixité prompte à donner des leçons au Film Français, l’affiche des Utopiales met en lumière les vases communicants entre sciences dures, arts graphiques, littéraires et audiovisuels.
LOUISE PLESSIER
La Cité des Congrès (Nantes – 44) Toute la programmation sur www.utopiales.org
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VIP is LiFE : sweet loge

Cette année la big top méga teuf de la salle de concert nazairienne prend ses quartiers durant deux jours dans les deux salles se faisant face dans l’Alvéole 14 : le LiFE et le VIP. Une quinzaine de groupes se relaieront avec une grosse présence d’artistes de la région : la compositrice de musique électronique nazairienne Maud Geffray, les nouvelles grosses stars du rock psyché alias le duo Ko Ko Mo, la pop de la nantaise (originaire de Saint-Nazaire) Zaho de Sagazan, le duo hip- hop Pumpkin & Vin’S da Cuero ou encore les musiques du monde de Samifati. Ces fiertés locales seront encadrées par l’infatigable Vitalic, l’énergie folle de Pongo ou le math rock de Grauss Boutique. Ce grand chantier (vous l’avez ?) mélange habillement découvertes et pointures dans absolument tous les styles. Le VIP, c’est la vie.
CRYSTAL LE GUELLEC
Le VIP et le LiFE (Saint-Nazaire – 44) avec Vitalic, Ko Ko Mo, Soulking, Pongo… Toute la programmation sur www.levip-saintnazaire.com
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Komodor : hippie birthday

À l’approche de la nuit des morts, le rock à l’ancienne de Komodor devrait réveiller les tombes. Leur cocktail : une énergie revival des sixties associée à l’esprit psychédélique des seventies ! Tout en cheveux longs et boots de cuir, les cinq Douarnesiens de Komodor ont le sens du rythme et un style hard rock bien dosé. Sur leur premier album, Nasty Habits, sorti en décembre 2021, les Bretons rallient la côte atlantique à l’Alabama dans la même veine musicale que Lynyrd Skynyrd ou Blackberry Crowes. Empruntant aux Stooges ou à Alice Cooper, les guitares brutes ne manquent pas de mélodie et les chants doublés, scandés dans les morceaux Just an Escape et Believe it apportent une touche groovy hippie à souhait. Komodor a tout compris aux sonorités vintage jusque dans leurs pattes d’eph automnales.
PAULINE GUILLET
La Lune Froide (Nantes – 44)

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