Concerts, théâtre, ciné, danse… Que faire à Nantes du 14 au 20 mars 2022 ?

More Aurade (avec Véronique Tuaillon) : ronge against the machine

Sous ses airs de Julia Roberts, avec un nez rouge et des dents proéminentes en plus, Christine est une maman boxeuse, fragile et résiliente. Sur la scène comme sur le ring, bien que toute grimée en blanc, elle se livre sans fard offrant une large palette d’émotions sublimée par une mise en scène épurée. Aux frontières de l’absurde et de l’intime, avec ses jambes interminables, perchée sur ses talons, elle se contorsionne, parle à un frigo et aux absents de sa vie. Fouillant ses paysages intérieurs, l’ingénue protagoniste évoque ses combats quotidiens, exploitant la boxe comme analogie de la vie. Derrière l’apparence du ridicule, ce solo de clown drôle et émouvant porté par Véronique Tuaillon parle d’amour et de mort. Le spectateur encaisse les coups, pourtant ragaillardi par tant de folie douce et sincère.
PAULINE GUILLET
Théâtre Onyx (Saint-Herblain – 44)
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Portrait dansé d’Isadora Duncan (de Jérôme Bel) : Bel de jour

Initiateur du mouvement de la « non danse », Jérôme Bel poursuit sa série de portraits dansés avec une pièce cette fois-ci consacrée à l’américaine Isadora Duncan. Figure emblématique des années 1920, la chorégraphe a posé les bases de la modernité en favorisant l’expression et la spontanéité du mouvement grâce à sa gestuelle et ses costumes fluides. Avec l’historienne de la danse Elisabeth Schwartz et la pianiste Melaine Dalibert, le Montpelliérain livre ici sa propre interprétation de l’œuvre visionnaire de cette icône au langage scénique libéré des contraintes de son époque. S’inspirant de son autobiographie Ma vie, le chorégraphe retrace l’évolution artistique d’Isadora Duncan et s’intéresse à la transmission de son œuvre, constamment réinterprétée depuis sa mort accidentelle en 1927.
PAULINE GUILLET
L’Auditorium (Rezé – 44)
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Transatlantic Roots (de Bruno Angelini) : de l’eau dans l’jazz

Passionné de culture américaine depuis son enfance, le pianiste jazz Bruno Angelini célèbre cet héritage culturel dans son nouvel opus, Transatlantic Roots. Inspiré par le pianiste Mal Waldron, le Marseillais poursuit depuis Open Land son travail de recherche sonore. À la croisée de la tradition musicale européenne et de la musique afro-américaine, Angeli, accompagné de Fabrice Martinez à la trompette et Éric Echampard à la batterie, rend hommage à de grandes figures politiques et artistiques des États-Unis. De Rosa Parks à Jack London en passant par David Lynch, Spike Lee et Jim Jarmush, comme le montre sa composition David Spike Jim and the others. Via un recours aux synthés pour transformer les sons acoustiques du piano, l’album alterne entre musique de chambre et envolées énergiques.
NICOLAS BAUDRILLER
Pannonica (Nantes – 44)
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Stallone (par Fabien Gorgeart) : Rambo Verlaine

Clotilde Hesme, interprète, et Fabien Gorgeart, metteur en scène, retracent un parcours de vie fulgurant en un spectacle théâtral simple et épuré, inspiré du roman fulgurant d’Emmanuèle Bernheim paru en 2002, L’histoire de Lise. Après avoir vu Rocky 3 au cinéma, Lise, une jeune femme de 25 ans, prend conscience qu’elle se laisse aller, à l’image du héros du film. Cette secrétaire médicale tente alors de se ressaisir : reprendre ses études de médecine, quitter son ami et rompre avec sa famille. Drôle et pleine d’enseignements, la pièce magnifie une figure féminine forte et libre. Il est fou le syndrome de Stallone !
AMELIE VIAUD
L’Auditorium (Rezé – 44)
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Maxenss : Pay-pal fait de la résistance

Parmi les « influenceurs » s’étant essayé à la musique, comment oublier Maxenss ? Ayant débuté sur YouTube en 2013 avec des morceaux absurdes comme La Quéquette à Jacques Chirac ou La Chanson de La Démonétisation, le Nîmois perce petit à petit dans ce game encore nouveau à l’époque. Après des vidéos en compagnie de Squeezie, SEB, McFly et Carlito, un groupe de métal et un détour par La France a un Incroyable Talent le temps d’un massacre en règle du tube Hello d’Adèle, il faut attendre l’été 2017 pour que le sudiste collabore avec VSO sur l’EP de cloud rap Southcoaster, incluant notamment le morceau Hello Haters et ses 2,8 millions de vues. Vers 2019, l’artiste privilégie la pop nostalgico-désabusée à la ritournelle humoristique, sans pour autant perdre le charme de son esthétique vaporeuse avec l’EP @. Peut-être une reprise de Tecktonik pour la suite ?
QUENTIN BELLETOISE
Le Ferrailleur (Nantes – 44) avec 2TH
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Sensor (de Junji Ito) au Festival international de la BD d’Angoulême : Cthulhu et approuvé

Considéré comme l’un des plus grands mangakas d’horreur (et devenu introuvable dans nos contrées), Junji Ito fait son retour avec la réédition de ses œuvres quasi-complètes. Le Japonais connaît un premier succès international avec Spirale en 98, l’histoire d’une lycéenne qui voit sa ville basculer progressivement dans la folie alors que ses habitants sont obsédés par des motifs de spirale. Chef-d’œuvre obscur avec son lot de doubles pages atroces, qui doit beaucoup à celui qu’Ito qualifie de professeur, H.P. Lovecraft. Tout comme l’écrivain de Providence, le mangaka excelle dans le registre de l’horreur corporelle et cosmique. Derrière toute son œuvre sombre et perturbante, ne se cache pas un esprit malade, bien au contraire. Cet amoureux des chats et des Beatles, âgé de 58 ans malgré une bouille d’éternel adolescent, s’inspire simplement de scènes de son enfance et du quotidien. Son dernier opus, Sensor, énième variation de L’Appel de Cthulhu avec sa découverte d’une communauté vouant un culte à un dieu enténébré, figure dans la sélection du prochain festival d’Angoulême.
NICOLAS BAUDRILLER
Sensor, éditée par Mangetsu Spirale, éditée par Delcourt

Didier Super : idiologie

« La connerie, c’est la décontraction de l’intelligence… et moi, je me permets d’être con… sciemment ! », disait feu Serge Gainsbourg. On a longtemps pris Didier Super pour l’idiot du village… Or, ce qui est encombrant là-dedans, ça n’est pas l’idiotie, mais le village. Depuis lors, le prix à la pompe du Super a augmenté et Didier a pris de la valeur, conséquemment. Le chansonnier natif de Douai, véritable artiste doué, est plus authentiquement poil à gratter qu’il n’y paraît car il a mis beaucoup de poivre spirituel sous son nez de clown dépressif ! Atchoum !
LIONEL DELAMOTTE
Théâtre Onyx (Saint-Herblain – 44) dans le cadre du Festival Les Enfants Terribles
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Midi-Minuit Fantastique : théorie du genre

Nicolas Stanzick est un homme qui a écrit tout autant pour Mad Movies, Les Cahiers du Cinéma ou Playboy, excusez du peu ! Il joue parfois du rock’n’roll. Rompu à la religion de la série B comme de la série Z, le Poitevin est à l’initiative des éditions augmentées de Midi-Minuit Fantastique depuis 2011. Cette revue fut la première du genre à célébrer le cinéma de traviole et des contre-allées. En son temps, Midi-Minuit Fantastique, première revue de genre dans les années 60, a accueilli les plumes de rien moins que Boris Vian, Eugène Ionesco, Jean Rollin ou Philippe Druillet. Un temps libertaire et transgressif. Ici, Nicolas Stanzick vient présenter le quatrième volume de L’intégrale Midi-Minuit Fantastique que vous pourrez vous faire dédicacer dans le hall du Cinématographe. Et surtout, vous pourrez assister à une sélection des plus pointues sur des curiosités du genre, d’Insomnie de Pierre Étaix à Dracula de Jean Boullet, en passant par Ténèbres de Claude Loubarie, un ovni anticipant les folies de Lucio Fulci.
LIONEL DELAMOTTE
Le Cinématographe (Nantes – 44) avec Nicolas Stanzick.
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Les Rencontres de Sophie : philocratie

Vous reprendrez bien un peu de philo ? L’édition 2022 des Rencontres de Sophie s’articulera autour du « Peuple » et de ses différentes acceptions. Il sera d’une part envisagé de façon passive comme l’entièreté d’une population et d’autre part à travers l’action de voter, le peuple citoyen, ou encore comme la bloc massif à l’opposé des élites. De ces réflexions en découleront d’autres sur les arts, la littérature, la culture qualifiée de « populaire », celle qui est aimée, connue de tous·tes. Avec une série de courtes séquences sous forme « d’abécédaire » et de conférences plus longues, débats et autres rencontres, le festival aspire à la création d’un espace de vie commun !
LOUISE PLESSIER
La Cité des Congrès (Nantes – 44)
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Le 20 du Vin avec Zaho de Sagazan : chaman of style

Le 20 du Vin est un rendez-vous mêlant spectacle vivant, œnologie et gastronomie qui voit se succéder les talents, orchestré par Bertrand Lacroix, directeur artistique et chef du festival culinaire Franquette. Pour cette édition, le chef invite Zaho de Sagazan. La chanteuse au timbre singulier et puissant est accompagnée de son piano et de son batteur, Tom Geffray. Les deux nous plongent dans un univers teinté d’une douce mélancolie, porté par des rythmes électroniques allant de la techno berlinoise à l’electronica française. Oscillez entre danse et dégustations, aux côtés de cette jeune prodige de 21 ans.
MANON PLOTEAU
Club Onyx (Saint-Herblain – 44) dans le cadre du Festival Les Enfants Terribles
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