Concerts, théâtre, ciné… Que faire à Nantes du 22 au 27 février 2022

Cure Toujours ! de Marc Cortès : Goys don’t cry

Par principe, un groupe culte se doit d’avoir ses fidèles qui entretiennent le feu sacré dans une chapelle ardente avec une dévotion irréductible. Jérôme Grousset est de ceux-là ! Dans les années 80, il a cornaqué deux groupes, Dies Irae et Taedium Vitae, que les plus vintage de nos lecteurs ont sans doute connu. L’homme était, à n’en pas douter, sous l’influence du gang existentiel mené par Robert Smith depuis 1978. Le réalisateur Marc Cortes en a fait un documentaire dont notre héros cold wave est le filigrane indispensable. Comme dans un antique numéro de Strip Tease, on y voit le jeune Jérôme Grousset aux prises avec l’incompréhension maternelle pour cette foucade et maintenant, contre vents et marées, la passion pour ce groupe anglais. Un tendre documentaire qui sera suivi d’un set de Inebrae, nouveau projet de Jérôme. Venez prendre une troisième dose !
LIONEL DELAMOTTE
Trempo, le club (Nantes – 44) suivi d’un concert d’Inebraé

Nous sommes les Amazones du Futur de Marion Thomas : Le meilleur est avenir

Bienvenue en 2050, dans un monde « utopique » où les océans ont monté de trois mètres, la température a augmenté de trois degrés et les animaux ont presque tous disparu. Ici, l’auteure-interprète Marion Thomas aborde la question du réchauffement climatique et ses conséquences sans discours moralisateur, le côté solennel et anxiogène du problème est délaissé au profit du stand-up ! Cette écologiste convaincue nous invite à un récit de conciliation où humains, machines et animaux cohabitent de manière vertueuse. Cette performance, véritable concentré d’autodérision et de spontanéité, nous rappelle avec une fausse désinvolture que l’avenir n’est pas encore joué.
MANON PLOTEAU
TU (Nantes – 44)
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Festival Univerciné Italien : Sicile impératrice

Cette année, le festival Univerciné Italien propose de mettre plus en exergue ses relations avec l’Université via l’organisation d’un colloque international imbriqué dans sa programmation habituelle. Intitulé La « deuxième génération » italienne du nouveau millénaire : images, écritures et scénarios, cet évènement de recherche s’articulera sur deux jours. Son sujet d’étude portera sur la « deuxième génération », celle des enfants d’immigrés, et de leurs créations artistiques envisagées comme acte de citoyenneté. Dans cette optique, on s’intéressera à leur rôle sur la société italienne et à leurs influences sur la représentation de celle-ci dans l’imaginaire collectif.
LOUISE PLESSIER
Le Katorza (Nantes – 44)
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Mélissa Laveaux : Créoles intentions

Canadienne issue de la diaspora haïtienne, la chanteuse et compositrice Mélissa Laveaux en activité depuis dix ans maintenant, nous concocte un quatrième album pour 2022. À la croisée du folk et blues, voire même du math rock, l’univers musical de cette poètesse caribéenne mêle douces ballades à la guitare acoustique et folklore antillais. En témoigne son dernier album, Radyo Siwèl, exclusivement créole et fait de comptines haïtiennes, réarrangées par l’artiste canadienne. Métissée, mais aussi militante, sa musique évoque les chants de résistance de la première République noire face à l’oppresseur américain au début du siècle dernier. Emmenée par une voix profonde et éthérée, les mélodies entêtantes de Mélissa Laveaux, aux sonorités pop et groovy, ont pour sympathique défaut de vous accompagner toute la journée.
NICOLAS BAUDRILLER
La Soufflerie (Rezé – 44)
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Vivre pour Survivre de Jean-Marie Pallardy : Navet plus jamais

Considéré comme le nanard ultime par les spécialistes de Nanardland, Vivre pour Survivre, constitue une expérience unique. Commis dans les années 80 par Jean-Marie Pallardy, fi gure du cinéma érotique français et authentique trésor national pour certains, ce chef-d’œuvre du bis brille par la médiocrité de sa réalisation. Le scénar nous narre une improbable course-poursuite à la recherche d’un diamant explosif sur fond d’inceste rendu possible via un moyen détourné. Série Z oblige, tout ici a été pensé au premier degré, d’où son statut légendaire. Passons sur les faux raccords et autres dialogues douteux qui en font une véritable leçon de cinéma à l’envers pour les apprentis cinéastes. Ce film magnifiquement raté ayant au moins le mérite de nous faire relativiser sur nos propres moments de honte.
NICOLAS BAUDRILLER
L’Absurde Séance au Katorza (Nantes – 44), en présence du réalisateur
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Carte blanche à Bubble Jam : Gum over

Après avoir passé des disques sur Prun’ et DY10, le collectif de DJ’s Bubble nous convie à partager sa vision du « Beau Jeu » qui incarne la liberté, la bienveillance et la fête ! Sans frontière, sans genre, sans époque ni continent, ils nous transportent vers de nouveaux horizons au travers de leur musique à la fois subtile et organique. Le voyage n’est pas encore fi ni puisque les quatre compères invitent Itoiwaga ! À la croisée des genres afro et électro des années 80s, les percussions et les chants traditionnels guinéens rythment leur répertoire et invitent à une danse enivrante. Une douce odyssée vers le soleil en plein hiver !
MANON PLOTEAU
Trempo, le club (Nantes – 44) avec Itoigawa
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Roberto Negro : Les seasons de la colère

Figure emblématique du jazz hexagonal, Roberto Negro, pianiste féru d’expérimentations musicales, triomphe aux Victoires du Jazz 2018 avec le trio Dadada et l’album Saison 3. Composé d’Émile Parisien (saxophone), Michele Rabbi (percussions) et désormais rejoint par Valentin Ceccaldi à la basse, le quartet poursuit cette aventure loufoque avec Papier Ciseau sorti en novembre 2020. Le collectif, adepte du découpage, des ruptures de ton avec ici et là des effets électroniques, nous emmène dans un voyage onirique et planant où chacun des artistes apportent ses propres motifs et son rythme.
NICOLAS BAUDRILLER
Pannonica (Nantes – 44)
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Le Catch à Moustache : Objectif lutte (complet)

Avec un nombre incalculable de shows à leur actif, les membres de la Fédération officielle de Catcheurs Dessinateurs à Moustache réenfilent leurs maillots de corps et autres revêtements de façade à paillettes ou satinés pour s’affronter devant nos yeux ébahis. Et si vous aviez oublié le principe, on vous file une piqûre de rappel. Un ring, des combats en plusieurs rounds… Deux dessinateurs s’affrontent de leur plus féroce force de lutte sur un thème de dessin imposé par le public. Dans le tumulte du combat, les tricheries qui fleurissent se verront sévèrement punies alors que les auteurs des sujets tirés au sort se verront offrir l’œuvre gagnante réalisée sur ring !
LOUISE PLESSIER
Le Ferrailleur (Nantes – 44)

Festival Atlantide : Saut en auteurs

La mystique cité de l’Atlantide apparaît pour la première fois chez Platon dans la littérature antique. Depuis, l’île engloutie ne cesse d’être racontée dans des fictions de tous styles : philosophiques, fantaisistes, sciences fictionnelles. Elle a aussi inspiré le festival littéraire éponyme Atlantide, Les Mots du Monde organisé par le lieu unique et la Cité des Congrès. Pour sa 10e édition, l’événement met en lumière plus de cinquante écrivains sous la direction artistique d’Alain Mabanckou, prix Renaudot 2006 et co-réalisateur du récent documentaire Noirs en France (2022). Venus de tous les continents, les invités articulent leurs récits autour d’enjeux politiques, sociétaux, écologiques. Parmi eux, le journaliste américain Jake Lamar, idolâtre de la grosse pomme, mais aussi la romancière espagnole Rosa Montero, aux histoires intemporelles. Fanny Taillandier, écrivaine de Par les écrans du monde (2018), sur les attentats du 11 septembre 2001, fait aussi partie de la programmation qui, pendant quatre jours, rythmera le LU et les rues nantaises.
EMMA RODOT
Le lieu unique et dans la ville (Nantes – 44)

La Cérémonie de Claude Chabrol : Prête moi ta main

Sophie, domestique secrète mais dévouée, entre au service des Lelièvre. Elle se lie également d’amitié avec Jeanne, mais cette dernière nourrit une haine envers la famille bourgeoise et, petit à petit, pousse Sophie à la révolte. Adapté du récit de Ruth Rendell intitulé L’Analphabète, La Cérémonie s’inspire aussi largement d’un fait divers sanglant qui a beaucoup fait parlé la France des années 30 : l’affaire des sœurs Papin. Pour se faire, Chabrol s’accompagne de Caroline Eliacheff, psychanalyste et essayiste, afin de toucher au plus proche l’âme humaine et ses mécanismes. En mêlant drame politique et satire sociale, le cinéaste nous livre les rapports de domination bourgeoise avec une violence froide. La violence invisible du quotidien, celle qui nous ramène à l’actualité brûlante et sa lutte des classes.
HARMONY GUEUR
Le Cinématographe (Nantes – 44)
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