Armand Gatti à Saint-Nazaire: 50 ans après

La scène nationale organise un temps fort de trois jours les 16, 17 et 18 janvier autour du metteur en scène, poète, écrivain et cinéaste Armand Gatti, 50 ans après sa résidence à Saint-Nazaire à l’invitation de la Maison des jeunes et de l’éducation permanente (MJEP) en 1976 : avec deux tables rondes, l’une autour de l’œuvre de Gatti, l’autre autour de l’expérience collective du Canard Sauvage et des projections au Cinéma Jacques Tati.

Table ronde : À la rencontre d’Armand Gatti
animée par Sabrina Rouillé
avec Jean-Jacques Hocquard et Michel Séonnet

samedi 17 janvier à 14h30

Armand Gatti, poète, écrivain, auteur de théâtre, metteur en scène, cinéaste, est né à Monaco en 1924. Résistant à 18 ans, Gatti travaille pour plusieurs journaux à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il voyage en Algérie, effectue des reportages en Europe, il va jusqu’en Chine avec Michel Leiris et Chris Marker. Il rend compte aussi des combats ouvriers en France et du massacre des Indiens au Guatemala… Prix Albert-Londres en 1954, Armand Gatti est engagé sur tous les fronts du monde qui bougent et combattent. Il laissera le journalisme et deviendra “passeur des paroles de l’homme”, en écrivant et en réalisant des films. En 1959, Jean Vilar met en scène sa pièce Le Crapaud-Buffle. En 1960, il tourne L’Enclos, film primé en 1961 à Cannes, où Armand Gatti revient en 1963 avec El Otro Cristobal. Armand Gatti retourne alors vers le théâtre. Il pratique la création collective, à l’image de l’aventure du Canard Sauvage à Saint-Nazaire.
Dans son oeuvre engagée, il aborde de multiples thèmes, de la misère à la prison, de l’asile psychiatrique aux luttes ouvrières… Armand Gatti a poursuivi toute sa vie son “Aventure de la parole errante”. Il est décédé en 2017.

Table ronde : L’expérience du Canard sauvage à Saint-Nazaire
animée par Sabrina Rouillé
avec Philippe Grosvalet et Michel Séonnet

samedi 17 janvier à 18h30

En septembre 1976, Gilles Durupt, directeur de la Maison des jeunes et de l’éducation permanente (MJEP) invite Armand Gatti en résidence à Saint-Nazaire. L’idée de la fable du Canard Sauvage jaillit d’un seul nom prononcé par Gatti : Vladimir Boukovski (*). L’aventure collective commence alors autour des thèmes de la dissidence et de l’internement psychiatrique des opposants politiques en URSS. “Une ville ouvrière peut-elle changer le sens de l’histoire?” Les débats à Saint-Nazaire furent passionnés. Elles et ils sont nombreux·euses à dire encore aujourd’hui que “l’expérience Gatti” a participé à faire de cette ville ce qu’elle est aujourd’hui.

(*) Dissident soviétique qui a été le premier à dénoncer l’enfermement psychiatrique des prisonniers politiques en URSS

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