Conférence de Noël Herpe : “Sacha Guitry : auteur, acteur, amateur”

Conférence de Noël Herpe (entrée libre)
“Sacha Guitry : auteur, acteur, amateur”

Noël Herpe est historien du cinéma français et auteur de nombreux ouvrages sur Éric Rohmer, René Clair, Max Ophuls ou Sacha Guitry. Il a notamment été avec Noëlle Ginet commissaire de l’exposition “Sacha Guitry, une vie d’artiste”, en 2007 à la Cinémathèque française.

> Dimanche 8 décembre à 18:45

Conférence proposée avec le soutien de l’ADRC.

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Dans le cadre de la rétrospective Sacha Guitry, du 2 décembre 2024 au 28 janvier 2025
https://www.lecinematographe.com/du-2-decembre-2024-au-28-janvier-2025_a9646.html

Bavard, théâtral, narcissique, cabotin, misogyne, une vision de l’histoire ambiguë et bourrée de clichés, etc. Autant se débarrasser tout de suite des reproches et critiques qui ont poursuivi et poursuivent encore le cinéma de Sacha Guitry. À juste titre car si l’on attribue à Cocteau la phrase “Ce que l’on te reproche, cultive-le !”, elle pourrait être de Guitry, tant il assume et persiste dans ce qu’on lui reproche et dont il joue.

Car, si cet auteur de pièces à succès se lance à 50 ans dans la réalisation de films avec, au début, pour seul objectif la conservation de ses pièces, il va vite aller plus loin. Aidé d’abord par des réalisateurs confirmés et toujours secondé par des techniciens chevronnés, à qui il rendra toujours hommage dans des génériques inventifs et savoureux, il ne se contentera jamais de la simple captation des spectacles. Choisissant de mettre en valeur les situations et les dialogues, il apprend rapidement que le cinéma, outre la fabrication d’une image qu’il travaillera soigneusement et qui fera sa réputation, peut apporter à ses créations une efficacité supplémentaire.

Mais le néophyte ne s’embarrassa pas des codes de l’époque et, élargissant ses objectifs primitifs pour donner libre cours à ses goûts personnels, il sut innover, oser, s’amuser et jouer avec désinvolture sa propre partition cinématographique, faisant valser les plans et résonner sa voix, et ce n’est pas un hasard si François Truffaut, dans sa volonté de rupture le “redécouvrit” et le mit en avant comme un précurseur, avec en particulier Le Roman d’un tricheur. Mais cette rétrospective prouve qu’il ne faut pas s’arrêter à ce film et aller chercher, derrière le répertoire théâtral, la comédie de mœurs d’une époque et, derrière les fantaisies créatrices d’un auteur à part, une manière de cinéma singulière. – Guy Fillion

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