CITIZEN RECORDS
Ambiance familiale, autogestion, effervescence musicale constante et « fresh blood only » : le label dijonnais du Dijonnais Pascal Arbez-Nicolas, plus connu sous le sobriquet de Vitalic, c’est un art de vivre autant qu’un laboratoire musical, un label qui a fait autant, depuis deux décennies, pour l’electroclash et l’electro progressive qu’Atlantic pour le rythm & blues des années 50, ou Maïté pour la gastronomie du Sud-Ouest. Ce qui, il faut en convenir, est un beau tour de force.

POLTERGEIST (FR)
Il y a, dans sa musique, quelque chose de cette inquiétante étrangeté qui fait surgir les fantômes des écrans télé enneigés et/ou des placards des chambres d’enfants – et là, il est trop tard, ses compos ont déjà frappé, vicié vos synapses, embrumé votre vision, assombri votre avenir – mais vous n’en avez cure, car maintenant l’envoûtement a opéré, à base de techno piquousée au kraut, à l’indus, à la cold wave ; tour à tour syncopée et toxique, ou majestueuse comme un vol de corbeaux.
Ah, noirceur, quand tu nous tiens…

NOMENKLATÜR (FR)
Comme toutes les histoires, celle-ci commence dans les vapeurs du Berghain : une rencontre entre deux activistes de la techno underground (deux Olivier, Brucker et Rossi), et bientôt la décision de travailler ensemble. Le duo s’oriente de suite vers une deep techno mâtinée d’electro-house, utilisant pour cela des synthés modulaires et analogiques, élaborant une musique saturée, froide, intense mais qui n’oublie ni les sirènes du dancefloor, ni les séductions mélodiques – convoquant, dans un même tourbillon sonique, Kraftwerk, la cold wave, la techno de Berlin et celle de Détroit, l’univers de la SF… Un bouillon de culture on ne peut plus jubilatoire.

LOMAN (FR)
C’est presque devenu un lieu commun (et l’un des rares bénéfices de cette période) : c’est pendant le confinement que le jeune Romain Yamauchi décide de se mettre sérieusement à la musique. Un cheminement introspectif, une dynamique créative irrépressible et soutenue par une expérience de multi-instrumentiste : c’est ainsi que naît que le EP Night Time, savant équilibre entre pop énigmatique et contrastée (évoquant irrésistiblement Radiohead – dont lui-même cite l’influence, à côté de celles de James Blake et de Kelly Lee Owens), electro concise et ambient minimaliste. Un travail tout de finesse et d’évocations, parfois même comme en apesanteur, mêlant l’intime et l’onirique : une gemme dans laquelle se réfracteraient les mille teintes d’une sensibilité musicale dans la pleine affirmation d’elle-même.

BILLETTERIE : bit.ly/3KgH0un