STEREOTRIP LE CAIRE
La musique égyptienne ne s’arrête pas à Oum Kalthoum et Abdel Halim Hafez. Après 2011, une brèche s’est ouverte en Egypte et les voix d’artistes ont trouvé un écho sur les scènes improvisées dans les rues et sur les places du Caire. Une génération de musicien·nes indépendant·es a vu le jour, bien loin de l’omniprésente pop arabe, et a inspiré durablement les artistes émergent·es d’aujourd’hui. Une décennie plus tard, si l’emballement s’est éteint sous la pression d’un régime autoritaire, la musique, la danse et le théâtre résistent et vivent, souvent investis comme terrains de lutte. Même si certain·es de ces artistes ont choisi de fuir l’oppression, iels continuent à distance de souffler ce vent de liberté nécessaire.

ABDULLAH MINIAWY & HVAD (EG/DK)
Abdullah Miniawy est un artiste égyptien né au Caire, principalement connu comme écrivain, chanteur et acteur qui s’est produit dans le monde entier avec une multitude de projets (avec Simo Cell, Erik Truffaz, Kamilya Jubran, Carl Gari ou Le Cri du Caire avec lequel il a remporté une Victoire du jazz en 2023). En tant qu’écrivain, les paroles de Miniawy ont été diffusées au Moyen-Orient lors du printemps arabe. Abdullah cherche de nouvelles formes de chant traditionnel du désert à travers une auto-mythologie poétique.
HVAD est une figure unique de la scène underground de Copenhague depuis les années 2000, travaillant à la fois comme ingénieur mastering à Copenhague et comme artiste musical de pointe. Il fusionne la musique électronique sombre (techno, breakcore, ambient et drone music) avec des instruments de la musique classique indienne. HVAD crée une saga sonore pour le corps et l’esprit.
Ensemble, ils cherchent de nouvelles explorations, entre chant arabe contemporain et musique post-indus-asiatique : ils créent un scénario musical transcendant et divin.

SHOBRA EL GENERAL (EG)
Shobra est une figure du Mahraganat (electro chaâbi mâtiné de rap) et véritable star du genre en Egypte (qu’il a fui maintenant).
A la lisière du rap et de l’électronique orientale, Shobra El General a su faire résonner ce style né dans les rues du Caire jusque dans les salles et festivals européens. Membre du collectif Nyege Nyege, il incarne le renouveau d’une scène électronique arabe en pleine mutation, au croisement de la scène hip hop et electro, que ponctuent des sonorités puisant dans la musique traditionnelle populaire. Rappeur autodidacte originaire des bidonvilles du Caire et façonné par eux, dans sa musique résonnent le cœur battant de la rue, ses cris, ses moteurs débridés, le tumulte des foules. Comme dans ses prestations, qui sont de véritables performances scéniques.

EL KONTESSA (EG)
El Kontessa est une productrice, DJ et artiste Cairote, qui expérimente entre pop et mahraganat, musique née dans les quartiers pauvres du Caire quelques années avant la révolution de 2011, où se croisent rythmiques locales et rap autotuné. Reconnue par des médias et des plateformes prestigieuses du monde entier (Nyege Nyege Festival, Boiler Room, Vice, Rinse FM…), El Kontessa a sorti en juillet 2023 son premier album Nos Habet Caramel qui rassemble 7 titres lourds en samples, rythmés par des échos de percussions mahraganat, des hits vocaux, des éclats de synthés et des fragments du paysage sonore du Caire. À l’image de sa pochette, illustrée par El Kontessa elle-même, l’album prend des formes glissantes et changeantes qui semblent se dissiper en même temps qu’elles se solidifient.

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